Quand on cultive des fleurs coupées en tant que professionnel, il est indispensable de semer et planter des espèces exotiques et des variétés horticoles afin d’offrir tout au long de la saison des fleurs aux formes et coloris variés.
Si certaines peuvent profiter aux insectes pollinisateurs généralistes (les cosmos par exemple), d’autres leur sont inutiles ou presque, comme les variétés à fleurs très doubles. Certains insectes sont même dépendants d’une seule et unique espèce végétale. La collète du lierre (Colletes hederae) est une abeille solitaire dot le cycle de vie se calque sur la floraison du lierre (Hedera helix) et qui nourrit ses larves exclusivement du pollen et du nectar de celui-ci.
Alors pourquoi ne pas inclure certaines espèces indigènes dans la planification et autour de la parcelle ? En plus d’être jolies dans un vase et d’amener cet esprit champêtre, elles sont très robustes et bien adaptées à nos milieux.
Evidemment, la France présente des paysages et des climats très divers et toutes ces plantes ne sont naturellement pas présentes partout. La marque ‘Végétal local’ peut aider vos recherches. (https://www.vegetal-local.fr/)

Les plantes messicoles, des annuelles rustiques
Ce sont des plantes annuelles qui poussent naturellement dans les champs. Elles germent de préférence en automne et en hiver pour effectuer leur cycle entre le semis et la moisson des céréales d’hiver. Beaucoup sont en très forte récession. Les exemples à utiliser en fleurs coupées sont nombreux. Si tout le monde a en tête les coquelicots et les bleuets, on peut aussi citer parmi tant d’autres Orlaya grandiflora, Bupleurum rotundifolium, Agrostemma githago, Vaccaria hispanica (Gypsophila vaccaria), Visnaga daucoides (Ammi visnaga), Briza minor, Euphorbia platyphyllos, Lupinus angustifolius, Silene conica. Elles fleurissent en fin de printemps début d’été. De familles variées, elles peuvent bien s’intégrer dans les rotations. En savoir plus : https://www.plantesmessicoles.fr/les-plantes-messicoles/presentation

Les plantes vivaces/pérennes, des fleurs tous terrains
De milieux très divers, les vivaces sauvages peuvent aider à fleurir des endroits difficiles, moins entretenus, très secs ou très humides, très ensoleillés ou plus ombragés. Elles demandent peu d’entretien si cultivées dans des conditions proches des leurs. Certaines espèces types ont été ‘améliorées’ au fil de l’histoire horticole et on peut trouver des cultivars plus colorés, aux fleurs plus grosses, portant plus de pétales.
Quelques exemples:
Pour la mi-ombre en sol frais et humifère : Campanula glomerata, Thalictrum aquilegifolium, Aconitum napellus, Anthriscus sylvestris, Astrantia major, Polygonatum multiflorum
Pour des sols humides à très humides : Eupatorium cannabinum, Lythrum salicaria, Filipendula ulmaria, Euphorbia pallustris, Fritillaria melleagris, Valeriana officinalis
Pour des sols secs et drainants : Catananche caerulea, Salvia pratensis et verbenaca, Echinops sphaerocephalus, Achillea millefolium
Pour des sols calcaires/basiques : Digitalis lutea, Onobrychis viciifolia, Silene vulgaris

Les arbres/arbustes et plantes de haies, feuillages, fleurs, baies et autres mignonneries
Une haie variée présente de très nombreux avantages pour la faune comme pour les cultures. Elle abrite et nourrit de nombreuses espèces auxiliaires, insectes et oiseaux. Elle protège du vent, peut amener de l’ombre une partie de la journée et joue un rôle certain sur l’infiltration de l’eau. On peut combiner des espèces caduques, persistantes et marcescentes (qui conservent leurs feuilles séchées l’hiver) pour des utilisations variées sur une longue période. Comme pour les vivaces, certaines espèces ont leurs obtentions horticoles, par exemple pour des feuillages panachés.
Exemples:
Pour du feuillage toute l’année : l’arbousier (Arbustus unedo), le laurier tin (Viburnum tinus), le houx (Ilex aquilegifolium), le pistachier lentisque (Pistacia lentiscus)
Pour des floraisons hivernales : le cornouiller mâle (Cornus mas), le laurier tin (Viburnum tinus), le noisetier (Corylus avellana), le saule marsault (Salix caprea)
Pour des baies décoratives : la viorne obier (Viburnum opulus), la viorne lantane (Viburnum lantana), le fusain d’Europe (Euonymus europaeus), l’alisier blanc (Sorbus aria)
Pour des écorces colorées : le saule des vanniers (Salix viminalis), le cornouiller sanguin (Cornus sanguinea)
Autres plantes intéressantes : le rosier sauvage pour ses cynorhodons (Rosa canina), le houblon, pied sexé femelle pour sa floraison (Humulus lupulus), la clématite des haies pour ses graines ornementales (Clematis vitalba), le lierre pour son feuillage et ses baies (Hedera helix)
Quand on parle biodiversité, on pense souvent à la faune avant tout. La flore sauvage est aussi en forte récession, alors qu’elle est indispensable à la faune. J’espère que cette petite liste loin d’être exhaustive aidera à donner envie de mieux connaître les plantes locales, attrayantes pour bien des aspects.
Quelques pépinières labellisées bio spécialisées dans les plantes sauvages indigènes
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