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Un sol couvert pour l’hiver

Photo du rédacteur: Soizic DrouetSoizic Drouet

Peut-être avez-vous déjà vu des coulées de boue sur la route lorsqu’un agriculteur a «travaillé» son champ en pente et que la pluie qui a suivi a lessivé toute la terre de surface ? Une terre à nu, c’est ce qu’il faut éviter à tout prix !


La terre arable (qui peut être cultivée) n’est qu’une infime partie des couches qui composent un sol car il met de nombreuses années à se constituer. Si je prends l’exemple de la parcelle sur laquelle je cultive mes fleurs, on parle d’une trentaine de centimètres d’humus fertile, une terre foncée et riche en nourriture pour les plantes. Ensuite la terre est plus sablonneuse sur une quarantaine de centimètres, expliqué par le fait qu'à environ 60 à 80 cm de profondeur on retrouve le granit brut qui tapisse nos sous-sols dans cette région de Bretagne.


Coupe de structure de sol
Coupe de la structure du sol de notre parcelle

Tout cela pour vous dire que la richesse d’un sol se mesure principalement sur ses 20 premiers centimètres d’épaisseur. Une zone à conserver précieusement et notamment l’hiver où les précipitations sont plus élevées.


Les différentes couvertures de sol :

En saison, nos planches de cultures sont couvertes soit par des bâches que l’on appelle « toile tissée », soit par des couverts organiques appelés « paillis ».


Paillis tissé

La toile tissée ou bâche de paysage permet de faire barrière aux adventices (les pousses indésirables) tout en laissant l’eau et l’air circuler. Ces bâches cumulent plusieurs avantages comme celui de réchauffer plus vite la terre au Printemps lorsque les plantes en ont besoin mais aussi des inconvénients comme son coût assez élevé. 

Ces bâches sont en plastique et l'intérêt est qu’elles sont durables et peuvent servir entre 10 et 15 ans, à conditions d’en prendre soin que ce soit au moment de la pose, du stockage ou de l’entretien qu’elles demandent si elles sont laissées en place d'une année sur l’autre : contrôler l’herbe qui grappille du terrain en s’enracinant sur la bâche ou les balayer pour éviter que les feuilles qui se décomposent dessus n’hébergent des graines qui s'enracinent sur la bâche et donc la dégrade rapidement.


paillage tissé plastique plein champ

Paillis végétal

Un paillis végétal est une couche de végétaux broyés, étalée sur les planches de cultures en couche épaisse. Il en existe plusieurs sortes : paille, miscanthus, chanvre, cosses de sarrasin ou d’orge ou encore il peut être fait avec ce que vous avez autour de vous : BRF (Bois Raméal Fragmenté) à partir de branches de vos haies ou encore des feuilles mortes.

Il confère les mêmes avantages qu’une toile tissée concernant la barrière aux plantes indésirables (je précise que ça ne supprime jamais complètement le désherbage) mais ne permet pas à la terre de se réchauffer rapidement au printemps. Par contre, il permet en couche épaisse d’isoler du froid à l’automne et en hiver.


Paillis de miscanthus sur une plantation de pivoines
Paillis de miscanthus sur une plantation de pivoines.

A chacun son choix !

Pour toutes ces possibilités il y a des avantages et des inconvénients en fonction du lieu et du type de sol, des besoins des plantes et des envies de celui ou celle qui les cultive !

Je n’évoque pas ici le cas des rongeurs et des limaces qui pour moi ne sont freinés par aucuns couverts.

Les parcelles de fleurs annuelles sont vidées à l'automne, l’irrigation, les piquets de tuteurage et les bâches sont enlevés et la terre se retrouve alors à nu. C’est à ce moment qu’il faut penser au sol qui nous à permis de cultiver de jolies fleurs depuis le printemps.

Les restes de cultures d’été qui ont été broyées vont se décomposer et nourrir les habitants du sol et sera complété par le compost fait sur la ferme pour donner un coup de pouce au printemps au moment des prochaines plantations.


Engrais verts

En Octobre, lorsque la fenêtre météo est optimale, on sème l’engrais vert qui occupera les parcelles pendant l’hiver.

Cette période ou le sol se repose et fait ses réserves pour les cultures à venir au printemps suivant.

On trouve différentes variétés qui offrent chacune des intérêts variés ; certaines se sèment au printemps pour occuper le sol en été et d’autres à l’automne pour rester en place jusqu'au printemps.

 Leurs buts sont pour certaines de fixer l’azote dans le sol, d’améliorer la structure du sol ou de limiter la pousse d’autres indésirables. Mais le principal atout est surtout « de nourrir » le sol en fauchant l’engrais vert avant sa montée en fleur afin de pouvoir incorporer cette matière au sol et restituer des nutriments aux cultures à suivre.



engrais vert
Mélange de Vesce d’Hiver, Avoine et Sarrasin fraîchement germés à l'automne



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